cosmic love (r)

j’ai jamais regardé un garçon dans les yeux en lui disant je t’aime, pourtant je l’ai écrit, je l’ai écrit tant de fois, on croirait que je n’ai fais que ça dans ma vie, aimer n’importe qui. c’est pour ça que je sais que je mens. je n’ai jamais été capable d’aimer qui que ce soit. une putain d’illusion.

enroulé dans ces draps, seul. deux heures du matin et tu n'as toujours pas fermé l’œil. contraire à tes habitudes, toi qui est un couche-tôt. tu te lèves, prend une cigarette dans le paquet posé sur ta commode. la nicotine est devenue ta nouvelle addiction. maintenant que nina est partie, t'en grille quatre fois plus qu'avant. deux l'matin avant et après le déjeuner, trois l'midi, trois ou quatre le soir et plus quand t'as du temps libre. c'est pas bon pour tes poumons et ton p'tit cœur, mais pas de problème pour lui, apparemment t'en as jamais eu. t'as trompé ta femme il y a trois semaines avec ta jolie voisine. un jour tu regrettes, l'autre t'es plutôt content. tu filais le parfait amour avec elle mais t'as commis l'impardonnable. un brin de folie, voilà peut-être ce qu'il manquait à votre histoire. la routine s'était installée depuis quelques temps et tu t'ennuyais. cinq ans avec la même personne, quand on y pense, c'est long quand même. t'as jamais su si t'étais le genre de mec à pouvoir garder la même femme toute sa vie. avant nina, t'as jamais eu de relations sérieuses. un an et demi, c'était ton maximum. apparemment, t'es pas fait pour la vie de couple si au moindre problème, au moindre ennui, tu fuis et vas voir ailleurs. t'écrases ta cigarette dans le cendrier prêt de ton lit et te remets sous la couette. avant, tu fumais dehors sur le balcon, par respect pour nina, mais maintenant qu'elle n'est plus là, tu t'laisses aller. rien qu'à voir l'état de ton appartement, on sait tout de suite qu'elle t'a quitté. un tas de linge sale traîne à côté de la salle de bain, la table du salon est envahie par de la paperasse et des assiettes sales. tu repenses à tout ce chamboulement que connaît ta vie depuis quelques semaines. tu ne sais pas trop quoi faire, si tu dois continuer à voir india, si tu dois reconquérir nina. quelqu'un frappe à la porte. tu sors de ton lit, enfile le premier vêtement que tu trouves et files ouvrir la porte. ton cœur rate un bond, lorsque le visage d'india apparaît derrière la porte. la voir débarquer comme ça, à l'improviste à deux heures du matin, ne te surprend pas. c'est le grain de folie qui t'as fait craqué, ça. je sais il est tard, mais mon disjoncteur vient de sauter… tu n'as même pas eu le temps d'ouvrir la bouche qu'elle continue à parler. je peux rester cette nuit ? ou au moins jusqu'à ce qu'il fasse jour si ça te dérange pas. bien sûr qu'elle peut rester. elle pose sa main sur ton torse et tu te rends compte que tu n'as pas mis de t-shirt. le moindre contact physique t'électrise. la sensation de sa peau sur la tienne t'avait manqué. pour sûr, tu ne vas pas la laisser filer ce soir. entre. tu refermes la porte derrière elle. encore ce disjoncteur ? j'irai jeter un coup d'oeil demain.

j’ai jamais regardé un garçon dans les yeux en lui disant je t’aime, pourtant je l’ai écrit, je l’ai écrit tant de fois, on croirait que je n’ai fais que ça dans ma vie, aimer n’importe qui. c’est pour ça que je sais que je mens. je n’ai jamais été capable d’aimer qui que ce soit. une putain d’illusion.

elle s'assoit sur ton canapé et te sourit. des fois quand elle est là, assise sur ton sofa, t'as comme l'impression que tout est normal, qu'elle est ta copine et que nina n'a jamais existé dans ta vie. mais la réalité te rattrape, quelques secondes plus tard, quand tu sens l'odeur de ton appartement, quand tu regardes son état, quand tu vois ton propre état aussi. le départ de nina t'affecte et te blesse, mais là maintenant, quand tu y penses, t'es bien avec india. tu fumes maintenant ? même avant le départ de nina, tu fumais. j'ai toujours fumé, mais jamais devant toi en fait. mais là c'est pire, t'as atteint un stade critique, tu fumes à l'intérieur. avant tu n'y aurais jamais pensé, pas même une seconde. tu peux m’en passer une ? tu hoches la tête et va chercher ton paquet dans ta chambre. tu ressors, une clope dans la bouche, le paquet à la main et tu le jettes à india. tu t'approches d'elle et t'assois toi aussi sur le canapé. tu sors le briquet de la poche de ton jogging et allume ta cigarette. par la même occasion, tu allumes la sienne, te rapprochant d'elle, non sans plaisir. c’est le bordel, t’aurais du m’appeler. en effet, quand tu regardes ton appartement, cela en dit long sur ton état, et ton nouveau célibat. je suis là tu sais... t’as mangé quelque chose au fait ? si il y a bien une chose que tu détestes, c'est parler de ton divorce avec india. peut-être parce qu'elle en est un peu la cause. dès fois, quand le ton monte entre vous, tu lui fais tout un tas de reproches et celui là en fait partie. mais pas aujourd'hui. non, aujourd'hui tu as envie de la voir et tu espères qu'aucune dispute ne viendra assombrir cette intrusion nocturne. tu ne prends pas la peine de répondre à la première partie de sa phrase. oui j'ai mangé, mais on peut faire quelque chose si tu veux. tu veux boire quelque chose ? une bière, de l'eau ? pour ta part, tu prendras une bière. ça fait bien longtemps que tu n'en as pas sorti une du frigo. tu te lèves, attendant sa réponse, pour aller chercher de quoi boire dans le frigo. la prochaine fois évite de m’ouvrir dans cette tenue tu me ferais craquer trop rapidement. tu souris. c'est souvent comme ça avec india. vous faites des allusions à votre histoire qui en disent long sur vos sentiments. c'est parce que je savais que tu allais débarquer, c'est pour ça. tu ris, comme à chaque fois que tu es avec elle d'ailleurs. non, c'est juste que j'avais pas d'autres vêtements sous la main. tu la regardes, de haut en bas, la première fois depuis qu'elle est là. india non plus n'est pas beaucoup habillée. un simple t-shirt trop large pour elle et un mini short. tu n'en est pas mécontent, bien au contraire. toi aussi, c'est léger comme vêtement, mais ça me plait bien!