we were the kings and queens of promise + zofia

« Allez steuplaaaaaaaaaiit. » Zofia venait de débouler dans la chambre de son meilleur ami, le suppliant comme si sa vie en dépendait. Elle avait besoin de se dépenser. Elle avait passé la journée enfermée avec des parents d'élève et elle n'en pouvait plus. Honnêtement, elle adorait son travail, mais ne supportait pas les parents. Elle était prof de maternelle alors non, elle ne s'extasiait pas sur tous les dessins. Aucun de ses élèves n'était le futur Rembrandt.  

« J’ai déjà un truc de prévu Zofia. » Elle se laissa tomber sur son lit. Un truc la gênait sous sa tête qu’elle s’empressa d’enlever pour révéler un soutif, qu’elle lança à l’autre bout de la pièce avec un air de dégout. « Oh allez, j’ai passé une journée horrible. J’ai juste besoin d’un verre, d’une petite danse. Avant même que tu dises ouf, tu seras bien au chaud dans ton lit. » Elle se releva sur ses coudes pour lui offrir un sourire radieux. Avant qu'il ne se mette à peser les pour et les contres, Zofia attrapa sa main et quitta la pièce. Elle aurait très bien pu y aller seul, mais c’était moins drôle sans lui. Avec lui, elle se sentait assez en sécurité pour se laisser aller. Et puis, elle avait l'impression que ça faisait une éternité qu'elle n'avait pas passé une soirée avec lui, depuis qu'il avait décidé de se mettre en couple avec la femme aux mensurations parfaites.

Assise sur un tabouret, elle se trémoussait au bruit de la musique que le jukebox déversait. Elle était déjà bien éméchée et riait à gorge déployé. Le barman mit un mètre de shooter face à elle : « Ca vient du mec là. » Zofia tourna la tête en direction du soit disant garçon et lui sourit avant d’avaler un shooter d’une traite. « Canon. » murmura-t-elle en se mordillant la lèvre alors qu’il se dirigeait vers elle. Elle se releva, ajusta sa mini jupe et se dirigea vers lui, sous le regard exaspéré de Spencer, son meilleur ami. Oui, ce soir Zofia avait décidé de le faire enrager, et elle était plutôt douée pour ça. Elle se désintéressa donc du jeune homme pour rejoindre le touriste inconnu au bataillon qui se tenait à l'autre bout du bar et semblait ravi de la tournure que prenaient les évènements. Du coin de l'œil, elle put savourer le mécontentement de Spencer et un large sourire satisfait étira ses lèvres alors qu'elle entraînait le blond vers la piste de danse. Ils dansèrent pendant plusieurs minutes, enchainant les collés sérés et les murmures. Les mains devenaient de plus en plus baladeuses avant que des lèvres ne se trouvent. Ce ne fut qu’au bout de quelques secondes qu’elle sentit quelqu’un tirer son épaule. Tournant la tête, elle aperçut le regard mécontent de Spencer. « On rentre. » « Mais... » Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que Spencer avait déjà passé Zofia au dessus de son épaule comme un vulgaire sac à patate.

La reposant dans son lit, Spencer passa une main dans les cheveux emmêlés de la jolie blonde. Elle avait finalement fini par s’endormir après avoir râlé pendant plusieurs minutes. L’alcool avait toujours cet effet là sur elle. Elle ouvrit un œil puis un second avant de murmurer : « T’as plus le droit d’être jaloux. » Il roula des yeux avant de déposer un baiser sur son front « Tu me fais chier. » Un sourire se dessina sur ses lèvres, prenant cet aveu comme une petite victoire personnelle. Pourtant, il quitta malgré tout sa chambre. Elle savait qu’en rentrant chez lui, il allait rejoindre son lit et qu’il s’allongerait au côté d’une fille, qui n’était pas elle. Ca lui donnait toutes les raisons de boire. Elle attendit d’entendre la porte claquée pour se relever. Elle passa une main dans ses cheveux pour essayer de les dompter, pris sa veste et sortit. 5 minutes plus tard, elle était de retour dans le bar. 20 minutes plus tard, la porte de son appartement claquait alors que deux corps enlacés tombaient sur son canapé. Et pendant quelques minutes, elle oublia que Spencer passerait une nouvelle fois la nuit avec barbie.

“I remember crying over you and I don’t mean a couple of tears and I’m blue. I’m talking about collapsing and screaming at the moon.”

Assise sur le trottoir, ses chaussures dans la main, sa robe trop courte, son maquillage qui coule sur les joues, elle a l'air pathétique, la pauvre fille. « Monte » Elle efface les traces de larmes d'un coup de revers de main et monte dans la voiture. Ses lèvres se déposent automatiquement sur sa joue alors qu'elle murmure un merci. « Tu me fais chier blondie. » Elle sait. Ces derniers temps, sa vie fout le camp, leur amitié en premier. Elle a jamais su vivre sans lui. Ca a toujours été Spencer & Zofia. Zofia, toute seule, elle ne savait pas faire. « Si j'avais su qu'il suffisait que j'appelle au milieu de la nuit en pleurs pour que t'arrêtes de me faire la gueule, je l'aurais fait plus tôt. » Le regard qu'il lui adresse n'a rien du regard qu'elle affectionne particulièrement. « La prochaine fois, appelle ton mec du moment. » Elle renifle et l'envie de pleurer lui reprend. « Il a une copine. » Un rire froid s'échappe des lèvres de celui qu'elle a toujours considéré comme son meilleur ami mais qu'elle ne reconnaît plus. « Bien sur qu'il a une copine. Plus crevard et plus t'aimes non ? » C'est pire que se prendre un coup de point dans l'estomac. Ca lui met le cœur en vrille. « Arrête la voiture. » qu'elle murmure. Elle a besoin d'air. Elle n'arrive plus à respirer. « Sois pas ridicule. » Le regard qu'elle lui adresse n'a plus rien du regard plein d'affection qu'elle lui offre habituellement. « Je suis ridicule ?  Parce que j'ai cru qu'un mec pouvait s'intéresser à moi ? Parce que j'en ai eu marre d'attendre que toi tu me remarques ? On peut pas tous trouver la fille parfaite du premier coup. » Il gare la voiture et avant que Zofia puisse sortir de la voiture, il lui attrape le bras et ses lèvres se posent sur les siennes. La limite était franchie.  Ca faisait bien longtemps que leur amitié n'était plus innocente. Depuis qu'il avait une copine sérieuse. Depuis que Zofia avait mis un mot sur ce qu'elle ressentait en sa présence. Peut être que c'était ce dont ils avaient besoins pour se rendre compte que la jalousie qu'ils ressentaient chacun n'avait rien à voir avec la belle notion d'amitié. « Elle est pas parfaite. Pas comme toi. » Son cœur s'accélère dans sa poitrine. Elle les attendu ces mots, mais pas dans ce contexte. Pas alors qu'une autre fille l'attend. Elle a parfaitement conscience que c'est mal ce qu'ils font, mais elle ne peut pas s'en empêcher. Ses mains glissent sous son tshirt et pour une fois, Zofia oublie tout.