it's my party... our party (zofia ♥)

« It's my party. I do-do what I want, do-do what I want.. »
zofia & hattie

Nous étions vendredi soir. J'avais réussi à avoir mon week-end, grand miracle par les temps qui courent. En effet, mon patron estimait - à juste titre - qu'il y avait davantage de clients le samedi et le dimanche. J'étais donc indispensable ces jours-là. Sauf que voilà, j'en avais ma claque d'être esclave de mon travail. J'avais beau aimé ce que je faisais, j'aimais encore plus avoir une vie et en profiter. J'avais donc insisté pour obtenir mon samedi et j'y étais parvenue. Les hommes ont du mal à me résister, c'est bien connu. J'eus un léger rire à cette pensée. J'étais à l'appartement en train de me préparer pour ma soirée avec ma super copine, Zofia. Bris ne râlait pas, il connaissait la jolie blonde puisque c'est lui qui me l'avait présentée. Zofia aimait draguer pour noyer son chagrin - elle m'avait mise au courant - et je restais sérieuse donc tout allait bien. Enfin... Je draguais et je les envoyais paître une fois qu'ils semblaient intéressés. Oui, c'était sadique mais j'avais besoin de tester mon pouvoir de séduction, point barre. Grande adepte des petites robes noires, j'en avais sous toutes les coupes mais j'avais envie de changer. Après un long débat intérieur, mon choix se portait vers une combinaison-pantalon à motifs bleu et blanc. Le décolleté mettait en valeur ma poitrine et je rehaussais le tout avec des bottines noires à talons. J'étais sobre tout en étant à l'aise, ce que j'aimais. Bris, je vais y aller. Je passais par la cuisine pour grignoter quelques biscuits. J'avais mangé une plâtrée de pâtes carbonara et j'avais encore un p'tit creux. Fais-moi voir. Je le rejoignis sur le canapé. Il me gratifia d'un grand sourire et m'embrassa tendrement comme pour me dire "t'es belle mais n'oublie pas que t'es à moi". Ça, je ne l'oubliais pas car je l'aimais suffisamment pour rester fidèle. Je lui donnais un second baiser puis m'avançais vers la porte. J'y vais en taxi et je reviendrais comme ça aussi. Ça m'évite de conduire si j'ai trop bu. D'accord, amuse-toi bien. On va sûrement s'faire une soirée jeux-vidéos avec les mecs. C'était ça ou sortir en boîte, je les connaissais à force. Une fois montée dans le taxi, il me fallut un petit quart d'heure pour rejoindre le Border Lounge. J'attendis Zofia devant l'entrée pour être certaine qu'on se trouverait tout de suite.

« It's my party. I do-do what I want, do-do what I want.. »
zofia & hattie

Samedi soir, douce délivrance. Enfin une journée sans élèves, sans larmes, sans parents s'inquiétant du moindre détail. J'adorais mon travail, là n'était pas la question, mais il n'y avait rien de pire que les parents d'élèves pour gâcher une journée. Le week-end était le seul moment où je pouvais vivre ma vie de jeune fille, sans avoir à me soucier du jugement des parents. Je pouvais porter une mini-jupe, des talons aiguilles, ou même un vieux pantalon et sans maquillage sans que personne ne me juge. C'était le pied. En sous vêtement devant mon armoire, je cherchais ce que je pourrais enfiler pour ma soirée avec Hattie. Le petit bout de femme était devenu la bénédiction de ma vie. Savoir que je pouvais compter sur elle pour me changer les idées m'avait apporté une certaine sérénité. Je savais que je pouvais me laisser aller et que demain, elle serait toujours présente. Me décidant finalement pour une robe blanche arrivant à mi-cuisse, j'enfilais une paire d'escarpins noirs  pour mettre en avant mes longues jambes. Ce soir, j'avais besoin de tout oublier, d'oublier qu'un homme avait choisi une autre fille que moi et jusqu'à présent, j'avais pas trouvé d'autres moyens que de l'oublier avec des hommes qui s'intéressaient réellement à moi. Peu importe, si c'était éphémère et seulement pour mon physique. Attrapant mon sac à main et mes clés, je m'empressais de rejoindre Hattie. On s'était donné rendez vous devant la boite de nuit la plus sélecte de la ville. Un petit sifflement s'échappa de mes lèvres à la vue d'Hattie. Ton mec t'as laissé sortir comme ça ? Demandais-je, un sourire amusé sur les lèvres. Il a peur de rien. Façon subtile de dire qu'elle était canon, mais Hattie l'étais toujours. T'aurais pu penser à ta copine célibataire. Personne ne va me voir maintenant rajoutais-je avec une fausse moue boudeuse.

En attendant ma Zofia, je sortis mon portable de ma pochette. Je pris le temps d'envoyer un message à Bris afin de le prévenir que j'étais arrivée sans encombres. Je lui dis que je l'aimais et que j’espérais qu'il allait bien s'amuser lui aussi, de son côté. J'aimais l'idée d'avoir ma liberté tout en pouvant me reposer sur lui si j'avais un souci. D'ailleurs, je pouvais en faire de même avec Zofia qui était toujours là pour moi. Notamment quand je me prenais la tête avec mon mec à cause de l'appartement qu'il veut vendre et que je souhaite garder. Je mis mon portable sur silencieux et le refourrais dans son gant de cuir. Au loin, je n'eus aucun mal à reconnaître mon amie. Sublime comme toujours, elle avait choisi une robe blanche qui lui allait à ravir. Et oui, il m'a laissée filer comme ça. Je pense qu'il s'inquiète toujours mais on se fait confiance. Je fis la bise à Zofia. Tu vas encore faire des ravages ce soir. Pfff, balivernes ! Qui pourrait résister à de si jolies jambes, des cheveux blonds parfaits et à tes yeux océan hein ? Je lui fis un de mes plus beaux sourires. Je pensais absolument tout ce que je lui disais là. Elle avait tout pour plaire. Dommage qu'elle ait donné son cœur à celui qui ne le méritait pas. Allez, on entre ? En attendant sa réponse, je portais mon attention vers tous les gens qui faisaient la queue pour entrer dans la discothèque. Zofia et moi étions assurées d'entrer avant tout le monde puisque nous connaissions les vigiles. En même temps, des clientes plus fidèles, c'était difficile à trouver. puis, quand je ne venais pas avec Zo, c'était avec Bristol donc ils avaient largement eu le temps de mémoriser nos visages.

Comme toujours, j'étais en retard. J'avais fait des efforts pourtant. Ma mère disait toujours que j'avais un problème d'horloge biologique et que je serais en retard à mon propre enterrement. Qui étais-je pour la démentir ? Arrivant très vite devant Hattie, je ne pus m'empêcher de la complimenter sur sa tenue, à ma façon. Un petit sourire se dessine sur mon visage à la mention de son amoureux. Au fond, j'enviais la relation qu'entretenait Hattie et Bristol. C'était peut être pas de repos tous les jours, mais elle pouvait compter sur lui et c'était évident que les deux s'aimaient. Ils avaient réussi à trouver l'équilibre parfait qui manquait à ma vie. Je demandais pas grand chose, juste quelqu'un qui m'aime. Il t'a aimé, mais t'étais trop tard idiote, me crie mon esprit, mais comme toujours, je repousse toute pensée ayant attrait à Spencer. Je refuse de penser à lui et à ce qu'il fait à l'heure actuelle. Il est probablement avec elle et cette idée m'est insupportable. Il sait surtout qu'il ne trouvera jamais mieux que toi répliquais-je taquine. J'adorais Bristol et je lui étais plus que reconnaissante d'avoir apporter Hattie dans ma vie. Si les deux venaient à rompre, il y avait de fortes chances que toutes mes illusions concernant l'amour s'effritent. Ils étaient mon dernier espoir. Mon cœur se pince et mon sourire s'efface quelque peu. Je sais qui pouvait résister. Arrête de penser à lui. Espérons que t'ai raison. J'ai envie de m'amuser ce soir et de ne surtout pas penser à celui qui me resiste. Avançant vers la boite, j'offrais mon plus grand sourire au videur. Étant des habitués du coin, il nous laissa passer rapidement. Certaines personnes faisant la queue se mirent à râler. Je leur fis un clin d’œil. Ca avait ses avantages le célibat. Tu veux boire quelque chose ? La première tournée est pour moi.

Les retards de Zofia ne me posaient aucun problème. Je crois que je m'étais habituée et puis, nos rendez-vous ne sont jamais des affaires d'état. C'est juste l'occasion de s'amuser, de papoter, de profiter un maximum de notre temps libre. Donc pas de prise de tête, ça allait bien comme ça. Je savais que Zo avait vécu des temps difficiles avec Spencer. Surtout qu'aujourd'hui, il était avec une autre. Parfois, j'essayais de me mettre à sa place. Il était clair que, si Bristol me quittait et qu'il finissait par se mettre avec quelqu'un d'autre, ça me briserait le cœur car je n'étais pas sûre de retrouver le même bonheur. Pourquoi était-ce si facile d'y penser alors que j'étais incapable de lui expliquer tout ça ? Tu sais, Zo, je pense qu'il y a toujours mieux mais il faut apprendre à aimer aussi les défauts de l'autre. Je lui fis un clin d’œil. En effet, Bris pouvait m'agacer quelques fois mais mon amour pour lui passait au dessus de ça. Zofia avait tout pour plaire, je savais qu'elle finirait par trouver chaussure à son pied. Le problème, c'était qu'il fallait qu'elle parvienne à tirer un trait sur Spencer. Et pour ça, il fallait qu'elle le veuille. Rien n'était moins certain... Oui, n'y penses surtout pas. Nous tenant par le bras, nous sommes entrés directement dans la boîte de nuit comme je l'avais prédit. J'avais encore quelques avantages de ma vie d'avant, en fait. Entrer dans les lieux les plus prestigieux sans avoir à faire la queue pendant des heures. La foule qui râlait me fit rire légèrement. A leur place, j'aurais eu la même réaction ! Je veux bien une Caipirinha, s'il te plaît. Oui, nous avions nos habitudes. Nous payions une tournée chacune notre tour. Pas de jalouses, tout fonctionnait bien. Nous utilisions les compromis, c'était le plus simple.

Plus le temps passait et plus je me rendais compte de l'importance qu'Hattie avait fini par prendre dans ma vie. C'est fou comme une petite rencontre change tout. Elle était toujours là quand j'avais besoin de me changer les idées et n'hésitais pas à me remettre les idées en place quand c'était nécessaire. Bristol était chanceux de l'avoir, mais au fond, je savais que sans lui, Hattie serait également perdue. Ils formaient le couple idéal, celui auquel tout le monde aspire, y compris moi. Tu dois sacrément l'aimer ton Bristol, parce que des défauts, il en a des tas. Je plaisantais bien sur. J'adorais Bristol et je comprenais pourquoi Hattie l'avait choisi. Les deux se complétaient et donnaient simplement envie d'être en couple à son tour. Comment va-t-il d'ailleurs ? Ca faisait un petit bout de temps que je ne l'avais pas vu. Bon peut être moins d'une semaine, mais soit l'équivalent d'un siècle dans notre amitié. Je ne voulais pas penser à Spencer ce soir, et ce qu'il faisait ce soir, encore moins avec qui il passait la soirée, mais c'était plus fort que moi. Mon cerveau était programmé pour penser à lui. Comment on faisait pour oublier une amitié de toute une vie ? J'ai besoin d'un verre m’exclamais-je. Quitte à l'oublier, autant imbiber mon corps d'alcool. On entra très vite dans la boite de nuit, privilège des habitués. Vu l'argent qu'il nous ponctionnait, c'était quand même la moindre des choses.   Une caïpirinha pour madame.Tu nous cherches une table ? J'essayais de me frayer un chemin vers le bar. La boite était déjà bondée et mon petit mètre 70 n'aidait pas réellement. Délivrance. Le barman juste devant moi, le mignon, celui qui pense que parce que je flirte avec lui, il pourrait y avoir plus. Je serais pas contre, mais j'ai peur de devoir éviter toute ma vie le bar si les choses tournent mal. Deux Caipirinha s'il te plait. Il me les fait vite fait et me les offre avec les compliments de la maison. Je me contente de lui offrir un simple sourire avant de retrouver Hattie. Ma tournée sera la prochaine. Celle-ci c'est celle du barman canon. Fais lui un sourire.

Oh oui, je sais qu'il a des tas de défauts. Il ne sait pas se passer des jeux vidéos, il préfère que je lui fasse à manger et surtout, il fréquente un peu trop Kai. Je ne pus refréner un éclat de rire. Je ne savais pas vraiment pourquoi je ne l'appréciais pas celui-là mais soit. A côté de ça, je sais qu'il serait prêt à tout s'il m'arrivait quelque chose et je dois avouer que ça fait du bien de le savoir. Je fis un clin d’œil à Zofia. J'aurais été prête à tout pour lui, comme pour mon amie d'ailleurs. Je ne supportais pas qu'elle soit malheureuse. il va bien. Il est assez surbooké niveau boulot mais on s'organise pour se voir un minimum. Bris était souvent submergé par son travail mais il aménageait toujours son temps, de façon à être disponible pour moi. Il était tellement adorable d'agir ainsi. Je pense qu'il le fait autant pour moi que pour lui de toute façon. A force de parler d'amour, de relation de couples et tout ça, je n'eus aucun mal à remarquer que Zofia était mal à l'aise. Quand elle me confia avoir besoin d'un verre, je n'eus aucun mal à comprendre ce qui lui traversait l'esprit. Elle était tout bonnement contrariée, voilà tout. Probablement par rapport à Spencer encore. Quel crétin ! Mais je ne dis rien car l'insulter n'arrangerait pas la situation. D'accord, je vais garder une table. Je me faufilais dans la foule qui se dandinait. Il y avait du peuple ce soir mais on était vendredi après tout. Rares étaient les gens à travailler le lendemain donc ceci expliquait cela. Je trouvais une table avec des banquettes. Bien plus confortables que les chaises. Zofia ne tarda pas à revenir et me confia que cette tournée était un cadeau du barman. J'eus un autre éclat de rire et je fis signe au serveur en guise de remerciement. Alors, à quoi trinquons-nous aujourd'hui ?

Un éclat de rire s'échappe de mes lèvres à la mention de Kai. C'était de notion publique qu'Hattie et lui ne s'entendaient pas. C'était étrange d'ailleurs quand on y pensait. Kai n'a pas mauvais fond Il est chiant parfois. Souvent même, mais quand on apprend à le connaître, on se rend compte qu'il a plus de qualités qu'il n'y paraît. Bien sur, si quelqu'un venait à me le demander, je nierais cette affirmation comme si ma vie en dépendait. Je ne voudrais pas être la raison pour laquelle l'égo de Kai explose. Vous êtes chanceux de vous être trouvé mutuellement. Et je le pensais sincèrement. J'avais rarement vu un couple aussi bien assorti. Il me redonnait foi en la fin des contes de fées. Je vous ai pas empêché de vous voir ce soir ? Demandais-je en me mordillant la lèvre. Je savais que j'avais besoin de cette soirée et qu'Hattie répondait toujours présente, mais je ne voulais pas m’immiscer dans leur relation parce que j'étais incapable de gérer ma vie amoureuse. Après tout, ces derniers temps, les sorties en boite se faisaient de plus en plus souvent. Pourtant, ce crétin de Spencer restait ancré dans ma tête. Je la retrouve très vite à la table, nos deux consommations dans la main, cadeau de la maison. M'installant sur la banquette, j'adressais un sourire au barman. C'est tellement dommage qu'il soit barman ici. Il aurait pas pu être barman dans un bar miteux dans lesquels on aurait jamais voulu remettre les pieds ? Demandais-je, une moue faussement boudeuse sur le visage. Je le savais hors limite. On devrait trinquer en ton nom, tu sais pour te remercier de toujours être là tout ça tout ça déclairais-je avec un sourire comme la plus grande banalité du monde. J'espère qu'elle savait à quel point je lui étais reconnaissante.

Zofia m'avait rejoint avec nos deux verres de Caipirinha. A cause de la foule, nous avions dû interrompre notre discussion. Histoire de s'entendre quand on parlait, j'avais choisi une table assez proche de la piste de danse mais plutôt distante des enceintes. Mon objectif était tout de même de ne pas finir sourde d'ici demain. En revenant brièvement sur Kai, c'est surtout parce qu'il incite Bris à retourner à sa vie de célibataire qui m'agace. Sinon, je n'ai pas vraiment quelque chose contre lui. Il ne m'avait jamais rien fait. Il me taquinait souvent mais je me doutais bien que c'était bon enfant. Puis, après, tout, j'aimais l'envoyer sur les roses moi aussi. Il me paraissait juste être une menace pour mon couple et je n'avais pas envie de perdre Bristol à cause de lui. Je pris deux-trois cacahuètes qui étaient dans le petit récipient face à nous. Et non, tu ne nous as pas empêchée de nous voir. Il avait prévu de se faire une soirée jeux-vidéos à la maison avec ses potes. Dans ces moments-là, c'est tout aussi bien que je sois absente. Sinon, je suis de corvée de bière et de biscuits apéro. J'eus un léger rire à cette idée. C'était parce que je voulais bien mais il arrivait que je doive recadrer ses amis. En célibataire qu'ils étaient tous, ils s'imaginaient que la femme était la bonniche. Il était donc normal que je mette les points sur les "i". Je n'étais simplement pas à leur service. Zofia marqua son dépit en mentionnant qu'il était dommage que le barman travaille ici. J'en déduisis sans nul doute qu'il lui avait tapé dans l’œil. Tu sais, s'il est d'accord pour que ça ne soit que pour un soir, il y a de fortes chances qu'il ne t'importune pas la prochaine fois que nous viendrons... Faut juste le fixer dès le début. Puis, les mecs ont l'air plus friand de coups d'un soir que d'une relation sérieuse, tu sais. J'eus un léger rire. Et oui, les hommes écoutaient rarement le bon cerveau sur les deux mais ils étaient comme ça, voilà tout. Ah non ! Si on trinque en mon nom, on trinque au tien aussi. Allez, à nous ! Nos verres s'entrechoquèrent et je portais le mien à mes lèvres. Je commençais à avoir un peu soif après tout.

Rejoignant Hattie à notre table, je lui glisse son verre.Son choix de place est excellent. On peut parler sans avoir peur de devenir sourde, partir danser dans quelques minutes et retrouver le confort des sièges. Place parfaite. Je pense qu'il est simplement jaloux. Les relations de couples, c'est pas son truc, mais il sait que Bris est heureux avec toi. Il finira par s'y faire. Kai n'était pas une véritable menace. Il aimait s'amuser, mais il avait ses limites. Une grimace de dégoût se dessine sur mon visage à la mention de la soirée prévue par Bris. Je t'ai sauvé la vie en gros répliquais-je légèrement taquine. Je n'imaginais pas dans quel état elle allait retrouver son appartement. Finalement, je n'étais peut être pas prête à vivre une relation, parce que j'accepterais jamais d'être de corvée de bière et de biscuits apéro, concession ou pas. Reposant mon regard sur le barman, je ne peux m'empêcher d'exprimer ce que je ressens. Il était mignon, tout à fait mon genre, mais j'adorais cette boite de nuit. Un léger rire s'échappe de mes lèvres à la remarque d'Hattie. C'est pas de lui dont j'ai peur mais de moi avouais-je en me mordillant la lèvre. A l'heure actuelle, j'étais incapable de faire le tri dans le bordel qui s'agitait dans ma tête. Les coups d'un soir m'arrangeaient, parce que je pouvais oublier la raison du bordel pour quelques heures sans jamais avoir à les revoir. Si je venais à revoir un homme avec qui j'ai passé la nuit, je ne sais pas comment je réagirais. Cette histoire paraissait plus simple sur papier que dans ma tête. Je sais que j'ai dit que pour l'instant ne rencontrer personne me convenait, mais quand je te vois avec Bris, j'ai envie de ça. J'ai envie d'avoir quelqu'un à qui raconter ma journée, quelqu'un qui connaît tout de moi et qui m'aime malgré tout. Je veux des rendez vous, des dimanches matins au lit et des textos de bonne nuit. Si on enlevait la partie romantique d'une relation, j'avais tout ça avec Spencer. Avant de tout foutre en l'air. Si je couche avec lui, je le reverrais tous les samedis soirs et il ne me renverra que l'image de ma vie pathétique. Je vais me contenter de le regarder de loin. J'offre un sourire à Hattie avant d'entrechoquer mon verre avec le sien. A la nôtre alors. Je porte mon verre à mes lèvres. Délicieux. On est pas venu ici pour parler de ma vie pathétique. Allons danser.

Lorsque Zofia émit l'idée que Kai puisse être jaloux, je ne pus refréner un léger rire. Il se comportait comme le pire des crétins avec les filles, c'était donc tout à fait normal qu'elles ne restent pas avec lui. J'ai du mal à croire qu'il puisse être jaloux. Il a l'air tellement détaché des filles qu'il fréquente. On voit bien qu'il ne pense qu'à s'amuser. Du moins, c'était l'impression qu'il donnait. Sauf peut-être avec Marnie... Lui ayant fait part de la soirée que j'aurais pu passer si elle ne m'avait pas sortie de là, je me rendais compte sans souci que j'avais gagné au change. Une soirée entre copines serait toujours mieux qu'une soirée entre mecs qui squattent chez toi. Surtout quand t'es la seule représentante de la gente féminine. Oui. J'aurais fini par t'appeler pour que tu me sortes de là en m'offrant une échappatoire ou en te joignant à nous. Je le pensais vraiment. Ça ne m'aurait pas gênée de supporter leur machisme si, au moins, quelqu'un me faisait passer des moments agréables en rigolant et tout ça. En parlant du barman pas trop mal, je me rendis bien compte qu'il plaisait beaucoup à Zofia mais rien ne disait qu'ils seraient dans le même délire. C'était pas évident ce genre de choses. De plus, j'ai jamais été du genre à coucher avec un mec différent chaque vendredi ou samedi soir. Donc, j'peux pas trop me mettre à sa place non plus. Elle me confia qu'elle avait plutôt peur d'elle. Peur de s'attacher ? Je ne préférais pas creuser davantage pour éviter de partir sur le sujet tabou : Spencer. Malheureusement, il ne suffit pas de le vouloir. Il faut que tout soit mis en oeuvre pour que ça fonctionne. Bris a parfois ses moments gamins mais il est prêt à tout pour moi et il s'implique dans notre relation. C'est un comportement qui est malheureusement rare parmi les hommes de notre âge. Je fis une légère moue. Zofia méritait amplement de rencontrer un homme fait pour elle et qui serait à son écoute. En fait, l'homme parfait n'est pas forcément un mannequin. C'est plutôt un meilleur ami qui nous aime et que l'on aime. Tout en réfléchissant un peu, je me délecte de ma Caipirinha qui est vraiment délicieuse. Ce barman n'est pas que mignon. C'est aussi un pro des cocktails. Au moins, il sait faire de bons cocktails. Je lui offris un sourire qui se voulait sincère et rassurant. Zo me proposa d'aller danser et je me contentais de me lever en guise de réponse.