Dafne commençait à ressentir l’effet de l’anxiété, gigotant frénétiquement ses ongles sur son bureau, des ongles abîmés, cassés, elle attendait. La baie vitrée de son appartement laissa le soleil éclairer une partie de son corps, elle se doutait que c’était l’heure de rejoindre les filles. Un coup d’oeil à sa montre, elle se hâta de les rejoindre, refermant la porte de son appartement derrière elle. L’avantage des résidences mais surtout des liens que l’on établit avec ses voisins, c’est qu’on peut très rapidement les voir quand ils sont chez eux. Joss par exemple, n’habitait qu’à quelques portes de chez Dafne, et c’était un réel plaisir de pouvoir la revoir quand elle voulait depuis son retour à Hawaï. Elle lui avait tellement manquée, leurs heures ‘café’, leurs balades, leurs shoppings, leurs soirées. Il en était de même pour Isobel, ces deux bouts de femmes étaient des personnes très importantes pour Dafne, elles avaient toujours été là pour elle et même au temps où elle vivait à New-York. « Je suis aussi très heureuse de vous voir ! » elle n'avait pas l'air très enthousiaste même si à l’intérieur, elle bouillonnait de plaisir. C’est juste qu’elle avait besoin de café, mais pas seulement. Dafne venait de faire une découverte qu’elle aurait préféré ne pas avoir à faire, du moins elle préférait avoir tord. Elle se dit alors l’espace d’un instant qu’il s’agissait d’une erreur, elle cacha sa suspicion, le temps de la présence de Joss. « Ce sera un bon café pour moi, tu me connais. » ajouta-t-elle ornée d'un de ses plus beaux sourires. Elle s’éclipsa alors après la réponse d’Isobel. Dafne se précipita, telle une détective sur le point de mettre la main sur une preuve, prit ce qui semblait être un compromis de vente et s'esclama. Isobel regarda son amie d’un drôle d’air. « Isobel, tu ne croiras jamais ce que je viens de trouver, j’ai moi-même du mal à croire ce que je vois, dis moi que je me plante, s’il te plait !! » assez paniquée, elle s’installa à table, près de son amie, l’angoisse, la frustration, le doute, tant d’émotions différentes qui l’envahissaient. Était-ce vraiment possible ? « Qu’est-ce que c’est, ne me dit pas qu’elle va vendre ? » elles qui étaient si unies dans leur combat face au gouverneur, tout venait de s’écrouler. Comme avait-elle pu ne pas en parler ? et fallait-il mettre Joss devant le fait accompli ?